La norme ISO 26000 « Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale » est un outil utile lorsqu’il s’agit de démarrer une démarche RSE, puisqu’elle propose une méthodologie et liste les thématiques couvertes par la RSE.
Mais sa lecture n’est pas aisée, le document étant compact et peu attrayant…
Voici quelques clés pour vous permettre d’en tirer le meilleur profit.
Comprendre la structure
Après un chapitre d’explications sur ce qu’est la RSE, et la présentation de sept principes de base, la norme se décompose en 3 parties :
- Une méthode pour « identifier » sa responsabilité sociétale
- La décomposition des sujets que couvre la RSE (« questions centrales » et « domaines d’action »)
- Et un second volet méthodologique sur l’« intégration » de la RSE dans l’organisation
S’approprier la méthode
Le socle de la démarche consiste à étudier le contexte de l’entreprise pour déterminer les enjeux pertinents et identifier les interactions qui ont lieu entre l’entreprise et son environnement (au sens sphère d’influence).
Analyses des enjeux pertinents = la norme propose d’étudier les différentes questions centrales et domaines d’action de l’ISO 26000 (voir détail ci-dessous) pour identifier les thématiques pertinentes pour l’entreprise, puis de les hiérarchiser en fonction de la performance de l’entreprise et de l’importance du sujet.
Analyses des interactions dans la sphère d’influence = ici il s’agit d’identifier les parties prenantes internes et externes et d’analyser leurs relations avec l’entreprise (importance mutuelle, dialogue, besoins, attentes).
Croisement des deux analyses = matérialité. En croisant les enjeux importants au regard de la stratégie de l’entreprise et les enjeux perçus comme important par les parties prenantes internes et externes, on obtient les enjeux « matériels », sur la base desquels le plan d’action de la démarche RSE pourra être construit.
Sélectionner les domaines d’action pertinents pour votre entreprise
Puis la norme propose tout un chapitre qui détaille tous les thèmes à raccrocher à la RSE. L’idée est de mettre à disposition une boîte à outil dans laquelle venir piocher pour alimenter régulièrement votre démarche RSE d’idées nouvelles.
Il y a donc 7 questions centrales (c’est-à-dire des grand thèmes) découpées elles-mêmes en « domaines d’action » (c’est-à-dire des sous-chapitres) =
- gouvernance de l’organisation (pour faire simple, l’idée est de confirmer la volonté de la direction de « se lancer » dans la RSE et donc de respecter les principes de la norme et de déployer les méthodes proposées)
- droits de l’homme (qui couvre notamment le sujet des discriminations, ainsi que la prévention de la complicité),
- relations et conditions de travail (s’intéressant bien sûr au dialogue social, à la santé et sécurité au travail, mais aussi au développement des compétences),
- environnement (où l’on va en toute logique se pencher sur la prévention des pollutions, l’utilisation durable des ressources, l’atténuation du changement climatique, la protection de la biodiversité…)
- loyauté des pratiques (c’est-à-dire les relations équilibrées avec les clients et fournisseurs essentiellement, la lutte contre la corruption et la concurrence déloyale),
- questions relatives aux consommateurs (dans laquelle on va retrouver tous les fondements d’une relation de confiance avec les consommateurs dont l’information, la consommation durable, l’éducation)
- communautés et développement local (aussi appelée empreinte territoire, où l’on traite de tous les impacts positifs que peut avoir une entreprise sur la société locale, à l’échelle du quartier, de la commune, du département, de la région … la notion de territoire n’est pas restrictive !).
Elaborer son plan d’action
Une fois que le socle de la démarche est construit et que les thématiques à aborder dans un premier temps sont identifiées, il faut organiser la démarche en interne. Donc définir qui va piloter le projet (la RSE peut être intégrée dans une gouvernance, des systèmes et processus déjà en place, notamment si vous avez une démarche QSE existante), s’assurer que les compétences nécessaires sont disponibles (sinon prévoir de les acquérir), définir l’orientation de l’organisation (c’est-à-dire l’engagement RSE ou les valeurs, ou toute autre forme de communication interne), et commencer à agir et communiquer (en interne dans un premier temps).
L’action pourra se faire par cycles (annuels ou plus longs) = élaboration d’un plan d’action sur la base de l’analyse de matérialité, suivi régulier du plan d’action, point de fin de cycle avec revue et mise à jour de l’analyse, avant l’élaboration d’un nouveau plan d’action.
Mais l’important est surtout de trouver un rythme qui sera en adéquation avec les moyens à disposition (donc généralement lent, afin d’éviter de s’épuiser !).
En juillet 2020, la révision de la norme ISO 26000 a été lancée au niveau de l’ISO. D’ici quelques années, une version améliorée devrait donc voir le jour.
D’ici là, pour consulter la version actuelle, voilà le lien vers le site de l’ISO : https://www.iso.org/obp/ui/fr/#iso:std:iso:26000:ed-1:v1:fr
Irisae propose de vous accompagner dans la mise en place de votre démarche RSE, et l’appropriation de la norme ISO 26000. Contactez-nous !