Après une longue attente, la version 7 du référentiel IFS Food est enfin parue début octobre, elle est applicable dès mars 2021 et obligatoire après le 30 juin 2021.
Si vous êtes certifiés, voici une synthèse des principales évolutions à retenir afin de commencer à vous préparer.

Des changements impactants dans le fonctionnement de cette certification

Tout d’abord il y aura dans cette nouvelle version, le passage obligé par un audit non-annoncé tous les 3 ans. Jusqu’à présent ce protocole était optionnel, maintenant il devient obligatoire. L’audit sera donc réalisé une fois sur 3 à une date non connue de l’entreprise (dans une fenêtre de 18 semaines autour de la date anniversaire d’audit).

Un second changement non négligeable pour les entreprises : le délai pour mettre en place les actions après l’audit. L’auditeur a toujours 2 semaines maximum pour envoyer le plan d’action à l’entreprise après l’audit, mais à partir de la réception du plan d’action l’entreprise a 4 semaines maximum pour mettre en place les corrections en lien avec les déviations identifiés et fournir les preuves de ces corrections. Et le plan d’action doit renseigner aussi les actions correctives que l’entreprise a prévu de mettre en place (avant le prochain audit). En fonction de la déviation, il peut effectivement être nécessaire de renseigner la correction et l’action corrective (exemple : des pallox en bois sont utilisés pour stocker des matières premières type fruits ou légumes, une déviation a été attribuée concernant le mauvais état de certains pallox = la correction peut constituer en un tri des pallox abimés et une inspection approfondie de l’état des pallox à chaque réception, et l’action corrective peut être une réparation des pallox abimés ou l’achat de nouveaux pallox).

Chronologie étapes post-audit (source : référentiel IFS Food version 7)

Et un point qui peut paraître un détail mais qu’il va falloir traiter : toutes les entreprises devront avoir un numéro GLN (Global Location Number). Pour cela, il est nécessaire d’adhérer à GS1 France, ce qui a un coût.

Changements dans le déroulement de l’audit

L’objectif annoncé par l’IFS pour cette nouvelle version est d’avoir un audit davantage terrain. Pour cela, il est dorénavant obligatoire que 50% du temps d’audit soit sur le terrain. Les thèmes des nuisibles, du nettoyage, de l’hygiène, de la maintenance, des déchets, le développement de produit, … seront dorénavant traités au maximum sur le terrain.

En conséquence, et bien que le nombre d’exigence ait diminué (281 à 237) la durée d’audit sera augmentée, avec un minimum de 2 jours d’audit par entreprise. On peut donc s’attendre à 0.25 à 0.5 jours de plus d’audit par entreprise.

Le système de notation change aussi légèrement, puisque les notes B ne sont plus considérées comme des déviations, mais comme des points d’attention. Ces points ne sont pas des déviations mais peuvent en devenir s’ils ne sont pas corrigés d’ici au prochain audit. Ainsi pour eux pas besoin de fournir des preuves de correction sous 4 semaines après réception du plan d’action. Et logiquement, les KO ne peuvent donc plus être notés B, mais seulement A ou C ou D (= KO).

Et le test de traçabilité devra être réalisé en 4H.

Et concernant les exigences elles-mêmes

Il y a la Food Safety Culture (dans l’exigence sur la politique et dans la revue de direction) dont nous avons déjà parlé dans un article de février dernier. Cela peut être mis en regard du premier point abordé dans cet article : l’obligation d’audits non-annoncés tous les 3 ans. L’objectif est d’inciter les entreprises à augmenter leur niveau d’exigence interne en terme de sécurité des aliments, pour qu’il soit plus homogène sur l’année.

Il y a moins d’exigences (ex : Food Défense passe de 8 à 4 clauses, suppression du chapitre OGM, l’écoute client devient un simple processus), souvent plusieurs exigences ont fusionné en une, et certaines sont plus détaillées (comme les sujets de formation à couvrir listés dans le 3.3.4) ou nouvelles (points spécifiques sur les rideaux plastiques (4.9.6.3), les gaz (4.9.10.1), …).

Les audits fournisseurs doivent être réalisés par des personnes expérimentées et compétentes (4.4.2), il y a donc dorénavant l’obligation que ces auditeurs soient formés, comme pour les auditeurs internes.

Également pour les procédés et produits sous-traités, l’audit est obligatoire à moins que le fournisseur/prestataire soit certifié GFSI (4.4.8).

Plusieurs changements dans le chapitre HACCP aussi :

  • les CP ne sont presque plus mentionnés,
  • au 2.2.3.4 la vérification du diagramme doit être menée « pour toutes les équipes » (afin de prendre en compte les modifications de pratique en fonction des configurations de personnel),
  • l’exigence 2.2.3.5 est plus détaillée sur l’analyse de dangers (prend en compte les allergènes, la radioactivité, les emballages, et matériaux au contact),
  • le KO 2.2.3.8.1 est simplifié (plus d’obligation d’identifier la personne qui a fait le contrôle notamment),
  • et le 2.2.3.8.3 introduit la formation obligatoire pour les contrôleurs sur les CCP et autres mesures de maîtrise.

Voici donc les grandes lignes du nouvel IFS Food 7.

Etant auditrice IFS, je suis formée spécifiquement (comme tous les auditeurs IFS) aux attentes de l’IFS envers nous.

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